Recherche par mots clés  
Edito

Le 3 janvier 2010, Sa Majesté le Roi Mohammed VI procédait à l’installation solennelle de la Commission Consultative de la Régionalisation (C.C.R.).

Depuis ce jour, les membres de la Commission n’ont ménagé aucun effort pour être à la hauteur de la mission.

Nous avons mené de vastes consultations auprès des partis politiques, des organisations syndicales, des élus locaux provinciaux et régionaux, des organisations professionnelles, des réseaux associatifs, des départements ministériels, des organismes de développement, des organismes d’études et d’évaluation, des institutions de contrôle et des experts nationaux et internationaux.

Grâce à la bonne volonté, à la coopération et à la disponibilité de toutes les instances et de toutes les personnalités sollicitées, ces réunions nous ont fourni de précieux enseignements tant sur les limites de l’expérience actuelle que sur les attentes, les aspirations et les propositions des différents acteurs.

Elles ont clairement établi que, dans son principe, la régionalisation avancée fait l’unanimité et suscite de très grands espoirs.

A partir de là, la CCR a mené une réflexion soutenue tant au sein de groupes de travail qu’en sessions plénières sur des sujets universellement connus pour leur extrême complexité tels que les problématiques de la modernisation de l’Etat ; du territoire ; de la décentralisation et de la déconcentration ; de la démocratie et de la participation ; du développement économique, social et humain ; du découpage régional… soit une série de problématiques diverses, croisées et enchevêtrées qui ne s’accommodent ni de réponses faciles ni de recettes toutes prêtes.

Si en dépit de la complexité du sujet, nous avons réussi à naviguer et à arriver à bon port dans le délai prescrit, c’est principalement grâce à la teneur et à la portée du discours Royal du 3 janvier 2010 qui a clairement fixé les objectifs à atteindre, la démarche à suivre et les écueils à éviter.

Les propositions que nous faisons tendent à donner du sens, de la consistance et de la visibilité à des régions résolument inscrites dans le cadre de l’Etat unitaire et dotées des atouts  dont elles ont besoin pour construire leur personnalité ainsi que des ressources qui leur sont nécessaires pour faire la preuve de leurs capacités et de leur talent.

Nos propositions visent aussi à conforter l’idée d’une régionalisation d’essence démocratique en revigorant la démocratie représentative, en élargissant la démocratie participative, en ouvrant de nouveaux horizons à la participation féminine, en faisant une place à la démocratie sociale et à la participation des acteurs socio-économiques et en ouvrant des perspectives attractives à ceux et à celles qui se détournent de la chose publique.

Nos recommandations aspirent également à faire de la région un levier du développement économique, social et culturel capable de faire face aux séquelles du sous-développement, de lutter contre l’inégal développement et les disparités régionales et, plus généralement, de contribuer au développement économique et social de la nation.

Nos recommandations invitent par ailleurs à reconsidérer les rapports entre les autorités et les élus pour passer des rapports verticaux d’autorité qu’implique la notion de tutelle à des rapports de coopération, de concertation et de convergence que requièrent et le nouveau concept de l’autorité et la modernisation de l’Etat sans que soient aucunement affectés ni les pouvoirs régaliens ni aucune des prérogatives de l’Etat qui lui permettent d’assurer la suprématie du droit, la prééminence des politiques nationales, la cohérence des politiques publiques, la bonne gouvernance et la bonne gestion des deniers publics.

Nos suggestions appellent aussi à intensifier et à fluidifier les relations entre les différentes collectivités territoriales qui tout en demeurant autonomes et placées sur un pied d’égalité, s’inscriraient désormais dans une dynamique régionale qui exige la complémentarité et la cohérence des actions et qui, seule, peut générer les convergences et les synergies nécessaires à tirer vers le haut l’ensemble de la région.

Le modèle que nous proposons s’inscrit directement dans le sillage des choix stratégiques de notre temps en matière de démocratisation, de modernisation et de développement humain intégré. Il prend donc en compte les réalités du moment, de l’étape historique et de la trajectoire de notre nation comme il prend en compte les chantiers structurants du Maroc  moderne  et leurs retombées à moyen et long terme. Il a été construit pièce par pièce, loin de toute greffe de modèles et c’est en cela  qu’il est maroco-marocain.

Le modèle que nous proposons n’est nullement une construction statique et figée. Il s’inscrit dans la durée avec souplesse et se projette avec force vers l’avenir. C’est pourquoi il prend en compte la progressivité nécessaire à son déploiement dans le temps et prévoit les dispositifs susceptibles d’apporter au fur et à mesure les corrections et les ajustements requis ainsi que les mécanismes susceptibles de déclencher, le moment venu, le passage à la vitesse supérieure.

Il est des moments qui marquent durablement la vie des peuples et des nations parce qu’ils marquent  un tournant, impulsent une nouvelle dynamique et ouvrent des perspectives prometteuses et durables. L’initiative Royale en faveur de la régionalisation avancée est sans conteste un de ces moments forts et les membres de la CCR sont fiers d’avoir pu apporter leur modeste contribution à cet immense chantier qui requiert la mobilisation de toutes les énergies.

Maintenant que notre mission est terminée, il vous appartient à vous citoyens et citoyennes de prendre la relève. Ce site peut y contribuer en vous donnant à connaître le rapport de la CCR et en vous offrant la possibilité de formuler vos questions et d’exprimer vos réactions.

Merci de votre contribution.

Espace médiatique
Liens utiles
Demande d'information
Nous contacter
 
Plan du siteNous contacterAccueil